Pour la reconnaissance de l’Etat palestinien
Il y a 32 ans, le 13 septembre 1993 à Washington, le premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, et le chef de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), Yasser Arafat, échangent une poignée de mains historique sous les yeux du président des Etats-Unis d’Amérique et du monde.
Ils viennent de signer une déclaration de principes de négociations pour le partage des territoires posant donc une base pour une autonomie palestinienne temporaire. La paix n’a jamais semblé aussi proche.
Il y a près de deux ans, le 7 octobre 2023 au petit matin, des milliers de roquettes sont envoyées contre Israël. Des Palestiniens membres et alliés du Hamas franchissent la barrière entre la Bande de Gaza et Israël pour attaquer des bases militaires, des communautés voisines et un festival de musique.
Si le nombre de victimes est difficilement quantifiable, du côté israélien, l’attaque aurait causé la mort d’environ 1200 personnes (civils et militaires, hommes, femmes et enfants) et près de 5000 blessés.
Le groupe terroriste Hamas, le Jihad islamique palestinien et d’autres groupes armés enlèvent 251 personnes dans le souhait de les échanger contre des prisonniers palestiniens.
Entre ces deux dates le monde a vite changé. L’assassinat en 1995 du premier ministre israélien Yitzhak Rabin, par un fanatique israélien, a fait disparaitre toute volonté de paix.
Les accords d’Oslo avaient entériné une reconnaissance de la Palestine, comme un potentiel Etat à venir, et des avancées territoriales étaient actées tout comme des retraits israéliens. Il n’en sera rien désormais.
La tension ne redescendra pas. Elle ira de mal en pis…
Face à tant de discours de haine et d’humiliations (des deux côtés !), des gouvernements de plus en plus extrêmes s’installent dans chaque camp. En Israël, Benjamin Netanyahou s’allie à l’extrême droite. Dans les territoires palestiniens et dans la Bande de Gaza (assiégée et occupée), le mouvement terroriste Hamas arrive au pouvoir.
Les attaques du 7 octobre 2023 ont déclenché des conflits sans commune mesure dans toute la région. Le feu ne cesse de pleuvoir au Proche-Orient.
Aujourd’hui, l’armée de Benjamin Netanyahou profite de sa puissance et de sa modernité. Les soldats du Hamas (loin de la guerre des pierres des Palestiniens de la première Intifada) profitent du soutien de groupes terroristes et d’Etats complices.
Si quelques négociations ont permis la libération d’otages, la trêve n’a pas duré et trop d’innocents restent encore dans les geôles du Hamas à Gaza.
Mais faire disparaitre Gaza, c’est faire disparaitre les preuves de ce génocide (car tel est bien le nom reconnu par les instances de justice internationale). Cela passe aussi par les meurtres de journalistes. 250 d’entre eux ont été tués à Gaza, ce qui en fait le conflit le plus meurtrier pour les reporters.
Les répercussions vont au-delà de ces frontières. L’antisémitisme se fait jour dans de nombreux pays, tout comme la haine de la Palestine, de ses couleurs, de ses traditions, de la foi des siens : des crises diplomatiques aux joutes politiques manipulatrices, jusqu’aux actes délibérés et injustifiables de citoyens (même en France).
L’instabilité du président Donald Trump dans ses jugements et actions mène le monde dans les abîmes.
Et pour ajouter du ridicule au ridicule, de la folie à la folie, Benjamin Netanyahou propose Donald Trump comme prix Nobel de la Paix. Pour quelles justifications ? Sa mainmise sur une aide humanitaire insuffisante, son souhait d’annexer un territoire autonome, son projet de Riviera à Gaza, l’installation de son ambassade à Jérusalem ? Le monde ne tourne plus rond.
Aujourd’hui, face à tant de crimes et de blocages diplomatiques de toute part, la France va enfin reconnaître l’Etat de Palestine, faisant ainsi la preuve de son souhait de « solution à deux Etats ».
A Mourenx, dès le 20 juin 2024 en conseil municipal, la majorité a réaffirmé son soutien à la reconnaissance d’un Etat palestinien.
Le pays des Droits de l’Homme ne peut pas cautionner l’occupation d’un territoire souverain. Nous, plus que tout autres, devons défendre le principe universel du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Depuis 2024, la Cour internationale de justice reconnait que la politique de « discriminations systématiques et le régime de ségrégation » imposés par l’Etat israélien aux Palestiniens en Cisjordanie constitue un « apartheid ».
Dans la Bande de Gaza, le gouvernement de haine de Benjamin Netanyahou tue, ensevelit, réduit à néant, fabrique la famine, empêche la scolarisation, construit ses frontières, installe des colonies, pousse à l’exil… en somme prive les Gazaouis de toute dignité et de vie possible.
Tout ceci est avéré par l’ONU. Pourtant, outre les discours pleins de bon sens humain de son secrétaire-général, les actes manquent.
Les Palestiniens sont victimes des Israéliens, les Israéliens sont victimes des Palestiniens.
Les trêves sont rares et fragiles, la paix semble si lointaine en ces temps.
Pourtant un après doit faire jour, le mauvais sort n’existe pas sur cette terre où tant de femmes et d’hommes demandent de vivre… tout simplement.
Un futur de paix, de fraternité et de stabilité devra s’écrire. Il ne faudra pas oublier les vies brisées, les rêves inachevés… mais sans vengeance et sans résignation des uns et des autres.
Ecrire au conditionnel dans un pays où le quotidien n’est pas sous un déluge de bombes semble simple.
Mais la France et l’Europe, les citoyens du monde, ont bien leur rôle à jouer dans cet avenir.
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Photo : © Vince Musi – The White House